TocCyclopédie ■ Époques

Des personnes d'origines variées se réveillent dans un labyrinthe délirant et truffé de pièges.



Cube (1997), thriller de science-fiction paranoïaque, avait étéréalisé avec des moyens très réduits au Canada par Vincenzo Natali, dontc'était le premier long métrage. Très bien accueilli dans les festivals (ildécroche le Grand Prix à Gérardmer et à Sitges), il recueille des succèspublics à travers le monde (plus de 800.000 entrées en France lors de sadistribution en 1999) et s'avère, en fin de compte, une excellente affaire.Natali passe alors à un autre projet plus ambitieux, le thriller futuriste Cypher(2002), bénéficiant de fonds américains. Pendant ce temps-là... Leproducteur Ernie Barbarash avait d'abord envisagé de confier la réalisation d'American psycho 2 (2002) au chef-opérateur américain Andrzej Sekula(Reservoir dogs (1992) de Quentin Tarantino, American psycho(2000)...). Mais, à cause de particularités propres au système d'aide à laproduction Canadien, cela ne se concrétise pas, et American psycho 2 seramis en scène par Morgan J. Freeman. En dédommagement, Barbarash confie à Sekulala réalisation de la suite de Cube : Cube² : Hypercube. Ils'agit de son second film, sa première oeuvre au poste de metteur en scèneétant le thriller Fait accompli (1998). Le casting se compose en grandepartie d'acteurs peu connus en Europe, venus de la télévision (Kari Matchett, Geraint Wyn Davies...)ou débutants (Grace Lynn Kung...).
Plusieurs personnes se réveillent, un beau jour, dans un étrange labyrinthecomposé de pièces cubiques. Rapidement,certains d'entre eux se rencontrent et décident d'unir leurs efforts pour s'ensortir. On trouve Kate, une psychothérapeute ; Simon, conseiller en management
Sasha, une jeune aveugle ; Max, concepteur de jeux vidéos ; madame Paley, une
vieille dame lunatique ; et Jerry, un ingénieur. Ils découvrent que certainesde ces pièces contiennent des pièges très dangereux. Enfin, ils réalisentque, dans ce labyrinthe, le temps et l'espace semblent obéir à des règlestrès particulières. Qui plus est, il semblerait que tous les prisonniers aienteu, de près ou de loin, des contacts avec une étrange compagnie fabriquant desarmements...


Comme on le voit, la situation de départ est très semblable à celle de Cube.Des personnes, apparemment sans lien entre elles, se réveillent, sans raison nipréavis, au milieu d'un labyrinthe dément, truffé de pièges mortels. Ilsvont devoir organiser leur survie, tout en tentant de comprendre les raisons deleur présence en ce lieu démoniaque. On retrouve par conséquent les défautsdu film original : structure répétitive, film parfois bavard et lassant,impression de noirceur forcée dans le propos... On en retrouve aussi lesqualités : originalité, invention, ambiance de cauchemar kafkaen...


Partant d'un canevas identique à celui de son prédécesseur, Cube² : Hypercubetente tout de même d'apporter une évolution. Pour cela, il projette lespéripéties de ses captifs dans un univers dont la géométrie est à quatredimensions, c'est à dire un univers abstrait, relevant de la pure théoriemathématique et a priori impossible à concrétiser dans le monde réel.L'idée est certes originale, et, dans un premier temps, utilisée de façonintéressante. Dans des cellules différentes se déroulent simultanément desfaits qui peuvent avoir eu lieu à un instant donné, après ou avant cetinstant, voire dans une réalité alternative où les évènements ne sesont pas déroulés de la même façon ! Les règles temporelles peuvent êtrebiaisées : le temps s'écoulera plus vite dans certaines pièces et pluslentement dans d'autres. Enfin, comme dans un labyrinthe à la Escher, lagravité peut totalement basculer d'un endroit à l'autre..


Hélas, ces idées ne sont pas toujours bien exploitées. On sombre assezrapidement dans un "n'importe quoi" assez poussif, où tout est permis,sans aucune cohérence, sous prétexte qu'"on est dans une quatrièmedimension". La fin donne même dans l'incompréhensible, la gratuité (lecouple qui fait l'amour en apesanteur et qu'on retrouve momifié ensuite...) et desexcès plutôt risibles (le cannibale). Tout cela fait preuve d'un assez joyeuxgrain de folie et on apprécie certaines inventions délirantes. Mais, en fin decompte, l'impression de fouillis l'emporte.


Cube² : Hypercube paraît donc être un film anecdotique. Parfoislonguet, parfois amusant, souvent confus, il peut se laisser regarder, mais ilne semble pas que sa réalisation s'imposait. Il est sorti aux USA de façonassez discrète, tandis qu'en France, il est distribué la semaine de la fêtedu cinéma, avec une promotion assez importante. La critique, toutes tendancesconfondues, lui a réservée un accueil vraiment sévère.


Bibliographie consultée :

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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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